12 septembre, mêlée et coups de pression

12 septembre, mêlée et coups de pression

La manifestation contre la « Loi Travail XXL » du 12 septembre, appelé par la CGT, Sud, Front social et différents collectifs, a réuni 4000 à 6000 personnes. Des pétards ponctuent le départ de la manifestation. Le temps est aux retrouvailles après une année 2016 passée à lutter, notamment dans la rue. Sur le parcours du cortège des œufs de peinture sont envoyés sur des banques et des mutuelles, des graffitis inscrits sur des vitrines et un extincteur de peinture vidé sur la façade d'une banque.

Après l'arrivée de la manifestation sur l'esplanade de la préfecture des des manifestants se rassemblent pour organiser une assemblée générale publique devant la faculté de droit. Cette AG était annoncée depuis plusieurs jours à l'initiative du Front social Rouen. Des policiers encerclent alors le petit groupe afin de contrôler les identités des participants. Un agent de la BAC agrippe un lycéen lui reprochant - à tort - le fait de manifester à 15 ans. Le ton monte. C'est alors que les policiers tentent d'interpeler l'un des manifestants, les syndicalistes réunis autour de la « nasse » policière interviennent et protestent empêchant l'arrestation. Une deuxième interpellation est tentée sans succès. Des coups de matraque sont portés sur les manifestants et des personnes sont aspergées par un policier avec une gazeuse à main. Dans la confusion, un sac et une veste sont saisis par la police.

Les forces de l'ordre occupe alors la place, empêchant, de fait, toute réunion. Sous la pression des manifestants revendiquant leur droit de se réunir ils finiront par se retirer. L'AG débute finalement mais se déroulera sous leur étroite surveillance.

Au même moment une personne se voir remettre une convocation au poste de police pour le jour suivant. Quant à la personne dans le sac a été saisi, elle est interpellée à son domicile le lendemain matin et ne ressortira qu'après 24 h de garde à vue.

Deux semaines avant la rentrée sociale, une dizaine de personnes a par ailleurs reçu des convocations liées à une action de tractages au péage d'Heudebouville en 2016. La pression policière et ses intimidations tentent de tuer dans l'œuf la vague contestataire qui s'annonce.

Manifestations à Rouen : elle écrit un article mais oublie sa déontologie …. chez les flics

Le 13 septembre au soir Isabelle Villy pour 76actu publie un article sur les événements

(https://actu.fr/normandie/rouen_76540/manifestation-rouen-fuit-police-oublie-sac-adresse_11869437.html) se basant sur la seule source préfectorale pour relater les faits. Dans un article précédent consacré à la manifestation (https://actu.fr/societe/reforme-code-travail-milliers-manifestants-normandie-defile-calme_11841248.html ) la préfecture distillent - comme lors de l'affaire Théo - une nouvelle allusion à la figure fantasmagorique de l'  « ultra gauche ». Que personne ne s'en soit jamais revendiquée n'a pas l'air d'entamer la manœuvre. Cette figure, rodée depuis l'affaire antiterroriste dite « de Tarnac » cherche encore à produire des effets de peur et de division partout où l'on constate, simplement, une diffusion massive et légitime des pratiques offensives en manifestation.

Nous appelons à une solidarité inconditionnelle avec tous les manifestants.